Jour 2 – La Cité Interdite sous la pluie

Aujourd’hui est le dernier jour des congés chinois pour la Fête Nationale (du 1er Octobre). C’est aussi le jour où nous avons visité la place Tian’anmen et la Cité Interdite. Et il a plu. À verse. Et fait froid. Toute la journée.

Tian’anmen, littéralement, la Porte de la Paix Céleste, est farouchement surveillée : nous devons montrer nos passeport pas moins de 4 fois avant de pouvoir y accéder, ainsi que le contenu de nos sacs. Les crayons de couleur d’Angel rendent méfiants les policiers, qui lui intiment de ne pas les sortir une fois dans les lieux. Nous avons la chance d’entrer avec les groupes, évitant l’heure de queue de l’entrée individuelle (2 heures minimum les beaux jours).

Sur cette immense place se trouvent la porte du Sud, ainsi que le mausolée de Mao, embaumé comme Lénine, Staline, Ho-Chi-Mihn (Vietnam), ou encore Kim Il-Sung (Corée du Nord) et un immense panier de fleurs dédié aux 76 ans de la République Populaire de Chine. Elle est encadrée par d’immenses bâtiments :

• à l’Est le Musée National de Chine, que notre guidé décrit comme vide, car pillé au début du 20ème siècle par les européens, ainsi que par Tchang Kaï-Chek à son départ pour Taïwan (avec 30.000 caisses d’œuvres d’art et 55.000 livres) — « C’est pour ça que nous allons annexer Taïwan, si-si c’est prévu pour 2027 » nous déclare notre guide.
• à l’Ouest le Palais de l’Assemblée du peuple (sorte d’Assemblée Nationale où se rassemblent régulièrement les 3.000 députés élus).
• et par des mâts portant de multiples caméras de vidéo-surveillance.

Sur cette place et dans toute la Cité Interdite, beaucoup de jeunes filles et et de jeunes hommes en habits traditionnels Mandchous ou encore de la dynastie Qing.

Nous entrons ensuite dans la Cité Interdite par le Sud, au milieu d’un flux continu de touristes. Je vous partage quelques histoires racontées par notre guide, Lu :

• les bâtiments, en bois, ayant brûlé plusieurs fois, l’empereur finit par tenir ses conseils en extérieur pour limiter les risques.
• l’empereur avait de multiples concubines, classées entre jolies (bâtiments Ouest) et moins jolies (bâtiment Est). Celles qu’il avait choisies pour passer la nuit allaient à sa rencontre nues (pour des questions de sécurité), et n’avaient avec lui que 30 minutes (le temps de brûler un bâton d’encens). Et les femmes « invisibles », qui n’avaient pas été reconnues officiellement, étaient tuées à la mort de l’empereur pour l’accompagner dans l’au-delà. Seule l’impératrice est considérée comme « la femme officielle », la Femme Phénix (rien que ça).

La Citée est immense, et mais encore plus impressionnante vue depuis la colline du charbon, située au Nord de la Cité Interdite. Une colline artificielle construite avec la terre retirée en creusant les douves du Nord de la Cité.

Après avoir déjeuner tard, nous visitons le Temple du Ciel, lieu réservé encore une fois à l’empereur (et à ses eunuques), où des sacrifices d’animaux étaient menés (90% brûlés pour les dieux, 10% mangés). Des chants, des prières et des sacrifices étaient régulièrement exécutés par l’Empereur pour faire venir la pluie, la zone étant plutôt aride et nécessitant pas moins de 500.000 mm de pluie par an pour les rizières et autres plants de culture. « En dessous, ça ne pousse pas et c’est la famine » ajoute Lu.

Rentrés en fin d’après-midi, nous avons attendu une accalmie en nous réchauffant à l’hôtel et en profitant de son café-bar « 1930 », apparemment prisé par les chinoises souhaitant se faire prendre en photo en cosplay (ou juste en photo…). Las, la pluie ne cédant pas, nous sortons chercher à manger vers 21h. Et une découverte alors : les restaurants ferment tôt ! Heureusement, le restaurant de brochettes que nous visions était encore ouvert. L’occasion de faire quelques expériences culinaires… (attention photo possiblement choquante !)