Si nous avions pris le temps hier de nous balader, boire du thé et discuter longuement avec notre guide, aujourd’hui nous avons un programme costaud : visite de l’armée de terre cuite à 1h de la ville de Xi’An. Nous partons tôt, 8h, pour éviter le monde. En effet, le site accueille près de 20.000 personnes par jour (!!), dont de nombreux touristes chinois désireux de se ré-approprier leur patrimoine, le niveau de vie aidant.
La grande fouille, comme le surnomme les Chinois, comporte 4 sites archéologiques accessibles contre 21 existantes. L’histoire raconte que cette armée de terre cuite a été trouvée par trois paysans, dont un que notre guide a connu, monsieur Yang. Il est d’ailleurs tout fier de nous annoncer qu’il a contribué à ce que monsieur Yang soit reconnu par les fonctionnaires et le gouvernement. Avant de commencer notre visite, notre guide – répondant au nom de monsieur Wu – nous prend à parti : il souhaite nous expliquer certaines choses avant d’entrer dans le premier site archéologique et d’être engloutis par la vague des touristes.
L’armée de terre cuite a été enterrée à 20km du mausolée de l’empereur Qin Shi Huang (-145 avant J-C), le premier empereur de Chine et qui est considéré comme celui qui a unifié la Chine à travers la standardisation de l’écriture, de la langue et de la monnaie.
En guise d’hommage, cette armée de terre cuite a été enterrée à l’Est du mausolée pour protéger l’Empereur dans son voyage vers l’au-delà. Bon, il semblerait aussi que les archéologues aient retrouvés un squelette de sexe masculin : on suppute qu’il s’agirait du grand commandant et qu’il aurait été enterré vivant pour être présent aux côtés de la mort de l’Empereur.

Pas moins de 8000 statues ont été retrouvées ainsi que 500 chevaux. Les chars en bois qui les accompagnaient ont brûlés lors d’incendies de pillage. En effet, il semblerait que les voleurs aient été superstitieux : pour se purifier de leur délit, ils ont brûlés derrière eux. Mais ils ont dû ne rien trouver d’intéressant puisque la majorité des statues sont en excellent état. Les archéologues supposent qu’il y aurait eu des moules en différentes parties : la tête, le corps, les bras et les jambes. Cela permettait de créer des soldats pour chaque rang et fonction : fantassin, simple soldat, archer etc… Une fois la statue assemblée, on la mettait à cuire. Les visages sont très expressifs : il semblerait qu’ils aient été tous personnalisés sur la base de 10 modèles types.

Lorsque nous pénétrons le premier site, nous sommes saisis par ce qui dresse littéralement face à nous : une rangée de statues, à taille humaine dans une tranchée. En fait, la terre s’est tassée au fur et à mesure des années. Les statues ont été enterrées à peine plus haut que leur taille.
Personnellement, ce sont surtout les chevaux qui m’impressionnent : avec leur gueule ouverte et leur regard, on a l’impression qu’ils vont se jeter sur nous…

Nous aurons l’occasion de voir de plus près quelques statues : une réelle attention a été portée dans le réalisme des traits de visage, les crânes ont été peignés pour donner l’impression de cheveux. Même si les proportions et les silhouettes sont quelques peu bancales en terme de dessin, les postures donnent une impression de mouvement.




Elles étaient à l’origine rehaussées de couleur, ce qui devait faire forte impression au moment de leur achèvement.

On apprendra dans le musée, que l’Empereur n’avait pas seulement exigé une armée en terre cuite, mais qu’il avait également demandé à reproduire bon nombre de sa suite : musiciens, danseurs, courtisanes… pour les retrouver à sa mort. Pour autant, d’autre armée de ce genre n’a pas été retrouvée ailleurs en Chine.
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